Déchirure des Ischios Jambiers

Rappel anatomique 

Les ischios-jambiers sont un groupe de trois muscles à l’arrière de la cuisse :  le biceps fémoral à l’extérieur et les semi-membraneux et semi-tendineux à l’intérieur. Leur trajet part de l’ischion (os du bassin) et se finit de part et d’autre du genou. En se contractant, ils permettent la flexion de genou et l’extension de la hanche. A la marche ou à la course ils jouent surtout un rôle freinateur en contrôlant l’avancée de la jambe juste avant l’attaque du pied au sol et ils agissent avec le quadriceps lors de l’appui au sol pour stabiliser le genou.

1/ La déchirure des ischios-jambiers : qu’est-ce que c’est ?

Une déchirure des fibres musculaires peut survenir lors d’une sollicitation excentrique trop importante ou trop brutale d’un muscle mal préparé, la lésion peut être une simple élongation, une déchirure des fibres et du tissu conjonctif de soutien, ou bien une désinsertion réelle du muscle.

Dans le cas des ischios-jambiers, ce sont des muscles souvent peu extensibles, soumis à de grands changements d’amplitude et travaillant principalement en excentrique, ils sont donc sujets à ces déchirures surtout lors de propulsion, de sprint, d’accélération ou de décélération trop brusque, de course en montée, de sauts…

2/ Quels sont les symptômes ressentis par le coureur ?

Lors de la déchirure, le coureur pourra sentir une douleur importante comme un « coup de poignard » et une impression de claquement au niveau du muscle. Il pourra aussi ressentir une difficulté à marcher, voire une impossibilité totale et immédiate de prendre appui sur sa jambe selon l’importance de la lésion.

Ensuite un hématome peut apparaitre à l’arrière de la cuisse, ainsi qu’une « boule » ou bien une disparition du relief musculaire.

3/ Comment soigner la déchirure musculaire ?

Il est important de consulter un médecin qui pourra poser le diagnostic de déchirure des ischios-jambiers, parfois il prescrira une échographie afin de préciser la localisation et la gravité de la lésion.

En phase aigüe, le protocole GREC sera recommandé :

  • Glace : application de froid pendant 20 min plusieurs fois par jour sur l’arrière de la cuisse ;
  • Repos : limiter ou diminuer l’appui, le médecin pourra parfois prescrire l’aide de béquilles les 1ers jours ;
  • Elévation de la jambe ;
  • Compression : par des bandages compressifs notamment pour limiter l’hématome.

Le médecin orientera ensuite le sportif chez un kinésithérapeute, ici les objectifs seront d’optimiser la cicatrisation musculaire, de retrouver de bonnes amplitudes articulaires et de restaurer le bon fonctionnement du muscle.

Le kinésithérapeute pourra proposer du drainage, des massages profonds, des tractions douces et des étirements pour orienter la cicatrisation, ainsi que du renforcement musculaire progressif (selon tous les modes de contractions dont l’excentrique). Le but étant de retrouver l’amplitude, la force, la stabilité et le contrôle musculaire nécessaire pour la reprise du sport.

4/ Comment prévenir les déchirures ?

On retrouve des facteurs de risques de déchirure, comme la sollicitation importante et brutale des muscles, le manque d’étirement, d’échauffement ou encore d’entrainement, l’âge, une mauvaise hygiène de vie, une alimentation inadaptée, le stress.

Par conséquent, pour prévenir la déchirure des ischios-jambiers ou pour en éviter la récidive il est important :

  • de s’étirer
  • de ne pas négliger l’échauffement
  • de suivre un entrainement progressif et adapté
  • de renforcer les ischios-jambiers mais également tous les muscles de la cuisse avec différents modes de contraction pour assurer une stabilité et un contrôle des mouvements.
  • de suivre une hydratation et une alimentation adaptée

Quelques exemples d’étirements des ischios-jambiers assis, debout et avec un step (ou une marche) :

Bien garder les jambes tendues, aller le plus loin possible et maintenir la position. Pour augmenter la tension vous pouvez ramener la pointe de pied versvous. Avec le step, garder le bassin, le torse et les pieds dans l’axe (de face, avec la pointe du pied vers l’avant).

Quelques exemples de renforcement

A) Renforcement global des muscles de la cuisse : la fente avant

A partir de la position debout, faire un pas en avant puis plier les deux genoux (si l’exercice est douloureux pour les genoux, descendre moins bas) puis revenir à la position de départ et recommencer ou alterner avec l’autre jambe.

B) Renforcement excentrique des ischios-jambiers

A partir de la position debout avec un poids, abaisser et soulever le poids en gardant les bras et les jambes tendus et le dos droit.

A partir de la position debout, amener la jambe en extension pour faire « la planche », garder les genoux tendus, le dos droit, et la jambe alignée avec le dos, puis retourner à la position de départ, toujours en restant aligné et jambes tendues. On peut rajouter un poids dans la main opposée à la jambe d’appui.

Ces propositions d’exercices ne remplacent pas l’entrainement progressif et régulier proposé par un kinésithérapeute. 

5/ Ce qu’il faut retenir

La déchirure des ischios jambiers est une blessure fréquente chez le sportif, survenant lors d’une sollicitation importante et brutale des muscles. Il est donc important de suivre une préparation progressive consistant à renforcer le muscle, à l’étirer et à l’échauffer. En cas de déchirure, la consultation chez un professionnel de santé et le suivi kinésithérapique permettra de se réadapter progressivement à l’effort pour assurer un retour à l’activité sportive en sécurité.

Références :
Barthes N, Combes C. Déchirure post-traumatique bilatérale des ischio-jambiers. J Traumatol Sport. 1 sept 2016;33(3):167‑9.Bacquaert P, Passeri A. Ischio-jambiers : déchirure et réathlétisation post-traumatique | IRBMS. Institut de Recherche du Bien-Etre de la Médecine et du Sport Santé. 2020. Disponible sur: https://www.irbms.com/dechirure-ischio-jambiers-et-reathletisation-post-traumatique/
Coudreuse J-M. Pathologies musculaires du sportif. EMC – Traité Médecine AKOS. janv 2013;8(1):1‑5.
Ropiak CR, Bosco JA. Hamstring Injuries. Bull NYU Hosp Jt Dis. 2012;70(1):41‑8.

Syndrome Fémoro-patellaire :

Le syndrome fémoro-patellaire, qu’est-ce que c’est ?

Le syndrome fémoro-patellaire (SFP), est l’une des causes les plus fréquentes de douleur du genou chez l’adulte et l’adolescent [4]. C’est aussi l’une des atteintes la plus fréquente retrouvée chez le coureur [1-3]. Le SFP correspond à une irritation ou inflammation de l’articulation fémoro-patellaire causée par des contraintes sur celle-ci [2-4].

Il peut être causé par une surcharge ou « surutilisation » au niveau de l’articulation fémoro-patellaire ou par la répétition d’activités entrainant des genu-flexion (squats, côtes, montées d’escaliers…), et sera souvent dû à une modification des contraintes appliquées sur le genou, conséquence d’une modification de l’activité de la personne touchée (coureur qui augmente sa distance ou vitesse de course trop subitement, une personne sédentaire qui se met à marcher plus qu’à son habitude…). [1-6].

Quels sont les symptômes ressentis par le coureur ?

Le SFP correspond à des douleurs profondes ressenties en arrière de la patella et/ou tout autour de celle-ci [1-6,9]. Cette douleur entraine généralement une gêne lors des activités sportives ou professionnelles, empêchant leur déroulement sans douleur [6].

D’autres sensations peuvent s’ajouter de manière non systématique : [6,9]

  • crépitements ou sensation de « meulage » au niveau de l’articulation fémoro-patellaire pendant les mouvements de flexion du genou,
  • craquements, pseudo-blocages ou sensation d’accrochages,
  • sensibilité à la palpation de la patella,
  • léger épanchement,
  • douleur après une position assise prolongée, en se relevant ou en étendant le genou.

Comment soigner ce syndrome ?

Comme pour toute douleur, il est important de consulter un professionnel de santé qualifié qui saura poser un diagnostic et réorienter le sportif vers un masseur-kinésithérapeute.

La prise en charge de ce syndrome se fera en plusieurs étapes :

  • Diminution de la douleur dans les premiers jours, après la blessure : arrêt de l’activité physique 2 à 3 jours le temps de faire baisser les douleurs. L’application de glace pluriquotidienne par phases de 20 minutes peut aussi soulager mais de manière non systématique [2].
  • Education du coureur : adapter les entrainements afin de ne pas aggraver le syndrome.
    Pour cela il est conseillé de réduire la durée et/ou l’intensité des séances d’entrainement, en reprenant très progressivement.
  • Une modification du schéma de marche ou de course peut aussi être envisagée : favoriser une attaque « avant-pied » plutôt qu’« arrière-pied », augmenter la cadence de course (c’est-à-dire le nombre de pas par minute, et non la vitesse) ou encore réduire l’adduction de hanche lors de la course [5].
  • Mise en place d’exercice physique [8] : renforcement du quadriceps et des muscles fessiers (moyen et grand fessier) [9] et étirement du quadriceps [10].

Comment prévenir l’apparition de ce syndrome ?

Afin de réduire les symptômes ou d’en éviter l’apparition, le renforcement des muscles quadriceps et fessiers est une des pistes à prioriser. Voici quelques exercices pour cela :

1 – Squat : pieds écartés un peu plus large que les épaules, on réalise alors des flexion-extension de genoux répétées :

2 – Chaise : genou et hanche à 90°, dos appuyé bien droit contre un mur, le but est de maintenir cette position statique pendant un temps donné :

3 – Marche latérale avec ou sans élastique (si élastique, il doit être placé juste au-dessus des genoux) : on marche de profil en gardant les genoux fléchis :

4 – Battements latéraux sur un pied : on tient en équilibre sur une jambe tandis que la deuxième réalise des battements latéraux (il faut bien garder les pieds parallèles avec la pointe vers l’avant) :

5 – Gainage latéral, jambe levée, bassin décollé : maintenir la position de la photo ci-dessous pendant un temps donné :

6 – Exercice de rotation de hanche allongé sur le côté: on réalise des rotations de hanche répétées : le talon vient toucher le genou, puis après une rotation c’est le genou qui vient toucher le genou opposé :

7 – L’étirement du quadriceps est aussi préconisé pour diminuer les douleurs.
Etirement du quadriceps : on ramène le pied à la fesse (penser à bien maintenir son bassin en rétroversion : contracter les abdos et rentrer les fesses) :

Ce qu’il faut retenir ?

En cas de douleur ressemblant à un SFP, il faut consulter votre médecin traitant afin qu’il vous réoriente vers votre kinésithérapeute qui pourra vous conseiller sur la meilleur manière de reprendre votre activité sportive.

Bibliographie

  1. Blaise Dubois. La face cachée de la rotule.
  2.  Jean-François Esculier (2013). Les douleurs antérieur du genou chez le coureur. Zatopek (N°1).
  3. Jean-François Esculier (2016). Mise à jour sur le syndrome fémoro-patellaire. Physio Québec (Volume 43 ; N°2)
  4. Mokhtar Arazpour, Fateme Bahramian, Atefeh Abutorabi, Seyed Taghi Nourbakhsh, Ardeshir Alidousti, and Hamidreza Aslani, (2016). The Effect of Patellofemoral Pain Syndrome on Gait Parameters : A Literature Review. The Archives of bone and joint surgery. 4(4): 298–306.
  5. Willy RW, Hoglund LT, Barton CJ, Bolgla LA, Scalzitti DA, Logerstedt DS, et al. (31 août 2019). Patellofemoral Pain. J orthop Sports Phys Ther. 49(9) : CPG 1-95.  
  6. Crossley KM, Stefanik JJ, Selfe J, Collins NJ, Davis IS, Powers CM, et al. (2016). Patellofemoral pain consensus statement from the 4th International Patellofemoral Pain Research Retreat, Manchester. Part 1 : Terminology, definitions, clinical examination, natural history, patellofemoral osteoarthritis and patient-reported outcome measures. Br J Sports Med. 50(14) : 839-843.  
  7. Crossley KM, Middelkoop MV, Callaghan MJ, Collins NJ, Skovdal Rathleff M, Barton CJ. (2016). 2016 Patellofemoral pain consensus statement from the 4th International Patellofemoral Pain Research Retreat, Maanchester Part 2 : recommended physical interventions. Br J Sports Med. 50(14).
  8. Clijsen R, Fuchs J, Taeymans J. (2017). Traitement des patients atteints du syndrome fémoro-patellaire : revue systématique et méta-analyse. Kinésithérapie, la Revue. 17(192) : 16.
  9. A. Rambaud, R. Philippot, P. Edouard. (2013). La prise en charge rééducative globale de patients présentant un syndrome fémoro-patellaire : la lutte contre l’effondrement du membre inférieur par le renforcement du moyen fessier. Journal de Traumatologie du Sport. 30(4) : 232-239.
  10.  F. Graziani, S. Mesure, J.M. Coudreuse, A. Delarque, J.M. Viton. (2014). L’effet de l’étirement du quadriceps chez des patients atteints d’un syndrome femoro-patellaire. Annals of Physical and Rehabilitation Medicine. 57(1) : 282.

Fasciite Plantaire

1) La fasciite plantaire : qu’est-ce que c’est ?

La fasciite plantaire, ou aponévrosite plantaire, est définie comme l’inflammation du fascia plantaire causant des douleurs handicapantes limitant les activités de la vie quotidienne.

Rappels anatomiques : l’aponévrose (ou fascia plantaire), est une bande rigide et fibreuse, située sous le pied, s’étirant du calcanéum (os du talon) jusqu’à la base des orteils. Elle assure des fonctions essentielles aussi bien en statique qu’en dynamique. Elle a un rôle de soutien et de stabilité de la voûte plantaire, de répartition des pressions à la marche et, elle participe également à la propulsion du pas.

L’inflammation de ce fascia plantaire survient en cas de tractions anormales ou répétées de cette bande, pouvant causer des micro-lésions. Plusieurs facteurs peuvent être à l’origine d’une aponévrosite plantaire :

  • le surpoids,
  • les troubles de la statique du pied,
  • l’âge (en vieillissant, l’aponévrose plantaire devient plus rigide et diminue ses capacités amortissantes),
  • la sur-sollicitation sportive (les charges excessives répétées lors de la course à pied entrainent une inflammation et à long terme, une fibrose ou une dégénérescence du fascia plantaire),
  • le port de chaussures inadaptées.

2) Quels sont les symptômes ressentis par le coureur ?

Les douleurs apparaissent progressivement sous la voûte du pied, à l’avant du talon, et sont parfois décrites comme des sensations de brûlure ou de clou sous le pied. Elles sont majorées à l’appui, lors de la marche ou de la course, ou en montant sur la pointe des pieds. Le sportif marche alors plutôt sur l’avant du pied ou sur le bord externe. Ces douleurs peuvent être présentes au réveil avec une raideur matinale qui diminue après quelques pas.

3) Quel est le traitement adapté ?

La fasciite plantaire est une pathologie fréquente chez le coureur mais son évolution est favorable chez la plupart des personnes qui consultent rapidement un professionnel de santé. Ce dernier guidera le sportif vers une reprise progressive des entrainements. Le traitement de l’aponévrosite plantaire repose sur :

  • l’arrêt momentané des activités qui augmentent les douleurs (et la pratique d’une activité qui favorise la décharge du fascia plantaire telle que la natation ou le vélo),
  • la perte de poids,
  • le port de chaussures plus amortissantes,
  • la rééducation avec un kinésithérapeute.

Concernant la prise d’anti-inflammatoire, il faut consulter votre médecin qui saura vous conseiller. L’application de glace est possible si les douleurs sont trop importantes mais par période de 20 minutes maximum.

Certains préconisent également le port de talonnettes amortissantes juste pour la période où la douleur est présente, mais, à ce jour, il n’y a pas de preuve scientifique montrant leur efficacité.

La rééducation a pour but de remettre en charge progressivement le fascia plantaire et de permettre une récupération optimale pour la reprise des entraînements sans récidive.

4) Quelques exercices à faire à la maison

Si ces douleurs apparaissent, voici quelques exercices qui peuvent soulager le fascia plantaire. Ces exercices ne se substituent pas à une consultation médicale.

1) Massage du fascia plantaire

Le massage du fascia plantaire peut permettre de calmer les douleurs sous le pied. Il est réalisable avec une balle de tennis ou un rouleau qu’il faut passer sur la face plantaire du pied, du talon jusqu’à la base des orteils (possibilité d’auto-massage manuel également de la plante du pied).

2) Etirement du fascia plantaire

L’étirement du fascia se fait avec une serviette roulée sous les orteils, le talon doit rester au sol et on peut faire une fente avant avec le genou tendu pour augmenter la tension. La deuxième méthode requiert quelques livres ou une marche d’escalier pour laisser le talon dans le vide et étirer le fascia et la partie postérieure de la jambe.

3) Renforcement musculaire avec mise en tension du fascia

En restant dans les mêmes dispositions que précédemment pour l’étirement du fascia (orteils surélevés avec serviette), il s’agit de monter sur la pointe des pieds, de tenir quelques secondes et de freiner la descente. En progression, cet exercice pourra être effectué uniquement sur le pied douloureux.

5) Ce qu’il faut retenir ?

L’aponévrosite plantaire est une pathologie fréquente du coureur mais avec une évolution favorable en général. Il est toutefois nécessaire de consulter un professionnel de santé pour établir le bon diagnostic et mettre en place le protocole de rééducation optimal.

Syndrome de l’essuie-glace

Le syndrome de l’essuie-glace : qu’est-ce que c’est ?

Le syndrome de la bandelette ilio-tibiale, ou syndrome de l’essuie-glace, est fréquent chez les cyclistes et les coureurs de fond. Il est défini par l’inflammation de l’insertion distale de la bandelette (sur la partie externe du genou) par frottements répétés lors des mouvements de flexion-extension.

Rappel anatomique : la bandelette ilio-tibiale est une longue bande de tissu conjonctif qui prend son origine au niveau de la hanche et qui se termine sur la partie haute et externe du tibia. Elle sert de renfort et d’attache aux muscles tenseurs du fascia lata (TFL), grand fessier et moyen fessier.

Plusieurs théories tentent d’expliquer le mécanisme d’inflammation de la bandelette ilio-tibiale mais les causes ne sont pas toujours bien définies. Toutefois, il est établi que le syndrome de l’essuie-glace est généralement lié à un contexte de surentrainement ou de changement d’intensité des entrainements. Par ailleurs, différents facteurs peuvent être à l’origine de ce syndrome :

  • Facteurs non modifiables : la différence de longueur des jambes, la proéminence accrue des épicondyles fémoraux latéraux ou la morphologie des genoux en genu varum,
  • Facteurs modifiables : faiblesses musculaires des membres inférieurs (notamment moyen fessier et quadriceps) ou mobilités réduites de la hanche et de la cheville.

Quels sont les symptômes ressentis par le traileur ?

Au repos, ou lors des activités quotidiennes, il n’existe aucune douleur. Toutefois, lors de son activité physique et pour une distance donnée, le sportif ressent l’apparition progressive d’une douleur sur la partie externe du genou, qui peut se prolonger dans la cuisse. Cette douleur peut contraindre le sportif à arrêter l’activité en cours, attendant que la douleur disparaisse après quelques heures. A un stade plus avancé, la douleur peut être présente au repos également.

Il est reconnu que la bandelette ilio-tibiale reçoit le plus de stress à 30° de flexion de genou ; correspondant à la phase de contact du pied au sol et du levé du pied lors de la course. La douleur pourrait être plus importante durant ces phases.

Comment soigner ce syndrome ?

Comme pour toutes douleurs récurrentes, il est important de consulter un professionnel de santé qui posera un diagnostic médical et pourra réorienter le sportif vers un kinésithérapeute. Les objectifs de prise en charge d’un syndrome de la bandelette ilio-tibiale sont :

  • Le soulagement de la douleur : par application de glace par période de 20 minutes maximum,
  • La diminution de l’inflammation,
  • L’adaptation des entrainements : il n’est pas nécessaire d’arrêter les entrainements mais il faut éviter de faire réapparaître la douleur. Pour cela, il est possible de diminuer la distance des entrainements sans diminuer l’intensité, de fractionner les courses avec des périodes de repos ou de marche, et d’éviter les descentes de côtes qui peuvent mettre en tension la bandelette.

Comment prévenir l’apparition de ce syndrome ?

Certains facteurs de risque modifiables pourraient être responsables du syndrome de l’essuie-glace tel qu’une faiblesse des muscles abducteurs de la hanche (moyen fessier et TFL), une faiblesse du quadriceps, ou une flexion de hanche ou de cheville réduite. Ainsi, il pourrait être intéressant de faire un travail préventif sur ces facteurs de risques. Des exercices pour renforcer les muscles cités précédemment et améliorer la mobilité de la hanche sont présentés ci-dessous :

1) Renforcement des abducteurs de hanche (moyen fessier et TFL)

Sur une marche ou non, pour cet exercice il faut écarter le pied sur le côté en faisant attention de bien garder la jambe et le pied parallèle à l’autre. Si l’exercice est trop facile, il est possible d’ajouter un élastique entourant les chevilles pour induire de la résistance.

Cet exercice en gainage latéral peut être réalisé avec la jambe du dessous pliée pour commencer puis, en progression, avec la jambe tendue. La jambe du dessus s’écarte vers le haut en restant parallèle à celle du dessous. Cet exercice peut être tenu en statique ou être réalisé en dynamique en enchaînant 10 ou 20 répétitions de lever de jambe.

2) Renforcement du quadriceps

Le travail de la chaise au mur permet de renforcer le quadriceps en statique. Il est possible de commencer avec un angle de genou supérieur à 90° et diminuer l’angle au fur et à mesure pour réussir à tenir à 90°.

Il est possible également de réaliser l’exercice de la chaise en unipodal.

3) Mobilité de la hanche

L’exercice du passage de haie : il faut imaginer passer une haie sur le côté puis ramener la jambe. Il permet de travailler les mobilités de la hanche en actif.

Ce qu’il faut retenir ?

L’arrêt de l’activité physique permet certes, la réduction de la douleur momentanément, mais celle-ci récidivera lors de la reprise des entrainements. Il ne faut donc pas négliger cette douleur et consulter un professionnel de santé spécialisé qui orientera correctement votre prise en charge selon la cause du syndrome. La rééducation avec un kinésithérapeute permettra un retour progressif aux entrainements.

Entorse de la cheville

L’entorse de cheville est une blessure fréquente en trail, notamment sur les trails de longue durée où la fatigue se fait sentir et l’attention est relâchée. L’entorse de cheville est ressentie chez le traileur lorsque sa cheville se dérobe ou qu’elle se tord sur le côté.

L’entorse de cheville : qu’est ce que c’est ?

C’est une atteinte des ligaments qui limitent les mouvements de la cheville. Lors d’un mouvement de grande amplitude, il est possible d’abîmer ces ligaments. Les entorses externes de la cheville représentent 90% des entorses et touchent le plus souvent le faisceau antérieur du ligament latéral externe.

Il y a différents degrés de gravité pour une entorse :
-entorse stade I : étirement du ligament sans rupture,
-entorse stade II : rupture partielle du ligament,
-entorse stade III : rupture complète du ligament.

En général et selon la gravité de l’entorse, le traileur ressent une douleur sur la face externe de la cheville, un hématome peut y apparaître et la cheville gonfle rapidement. Dans le cas d’une entorse de stade II ou III, l’appui peut être douloureux voire impossible.

Comment soigner une entorse de cheville ?

À la suite d’une entorse de cheville, il est conseillé de mettre en place le protocole GREC (Glace, Repos, Elévation et Compression). C’est-à-dire, qu’il est conseillé :
– d’arrêter l’activité en cours,
– de mettre une contention temporaire sur la cheville afin de limiter la douleur et l’œdème,
– d’appliquer de la glace en protégeant la peau et par période de 20 minutes maximum,
– de maintenir sa cheville en élévation.

Il faut ensuite aller consulter un professionnel de santé pour avoir un diagnostic et vérifier l’absence de complications associées. La marche et la reprise du sport sont déterminées par ce professionnel selon la gravité de l’entorse, et il pourra être prescrit une rééducation chez le kinésithérapeute.

Comment prévenir les entorses de chevilles ?

La littérature scientifique montre que les entorses de cheville sont plus fréquentes chez les personnes ayant une mobilité en flexion de cheville limitée, une diminution de la force et de la coordination des muscles de la cheville et un déficit d’équilibre. Quelques exercices pour entretenir sa cheville avant une séance ou en dehors des séances d’entrainement peuvent être intéressant.

Quelques exemples :

1/ L’étoile

En équilibre sur une jambe, pliez cette jambe d’appui pour pouvoir amener l’autre jambe loin en avant, en arrière et sur les côtés. Il permet d’améliorer la stabilité et l’équilibre de la cheville.

2/ Saut à cloche pied

Sautiller d’avant en arrière ou sur les côtés sur un pied. Il faut veiller à bien amortir avec tout le pied. En progression, il est possible de faire les mêmes sauts mais en évitant la pose du talon au sol.

3/ Fente

L’exercice de la fente permet d’améliorer la mobilité de la cheville placée en avant. Il s’agit de gagner en flexion dorsale.

4/ Flexion sur marche d’escalier

Pour cet exercice, il faut poser l’avant du pied sur la marche et laisser descendre le talon le plus bas possible. Il permet d’étirer les muscles postérieurs de la jambe et de travailler la mobilité de la cheville.

Ce qu’il faut retenir ?

Peu importe la gravité de l’entorse de cheville, il est important de bien la prendre en charge car une entorse de cheville mal soignée ou une reprise trop rapide peut entraîner une instabilité chronique de la cheville et des récidives d’entorse. Pour cela, il est important d’aller consulter un professionnel de santé.

Cet article a été écrit par Julie Ferrand, Masseur-Kinésithérapeute